Maman est allongée dans son fauteuil, et je lui tiens la main. – Tu m’aimes ? m’interroge-t-elle passionnément. – Je t’aime, oui, mais tu es ma mère. Elle me dévore de son regard bleu, et dans la seconde qui suit son visage se nimbe d’un désarroi ambigu. – Eh oui, soupire-t-elle, c’est ça l’ennui…
Amour et désarroi Lire la suite »
Stanislas de la Tousche / Céline © G Devienne « On essayerait d’élever des cochons comme on élève les hommes personne n’en voudrait. Pensez, des cochons alcooliques ! Ils ne sont plus que des appareils digestifs. Péniblement, vous retrouvez un être au fond de cette bouillabaisse alcoolique et fumeuse. C’est sans intérêt n’est-ce pas, vous avez
Céline, derniers entretiens Lire la suite »
Si la vie est une circumnavigation, je repense à Moitessier. Lui, il avait choisi de bifurquer plutôt que d’aller sagement vers sa fin. Il était reparti vers le cap de Bonne Espérance, en refusant de boucler la boucle. Ça ne l’avait pas empêché de vieillir (« Pour prolonger la vie ? Vieillir ! Il n’y
Vieillir en eaux jeunes Lire la suite »
J’ai passé un cap, ces derniers mois. J’entre doucement dans la vieillesse. Je le sens, physiquement, et même, je crois que ça se voit. Quand je dis que j’ai passé un cap, c’est bien comme ça que je me le représente. Le parcours d’une vie est comme celui d’un tour du monde à la voile.
La souris avait gambadé dans toute la maison. Avec ses copines (une quinzaine au moins), elle y avait fait la fête, mangé, dansé, au point qu’on aurait pu croire que l’habitation était devenue, pour elle et ses congénères, un point de ralliement, un lieu de rendez-vous, mi-pays de cocagne, mi-parc d’attractions, une sorte d’Ibiza pour
Vie et mort d’une souris Lire la suite »
Les feuilles du palmier accueillent la caresse de la neige. Une parure muette et blanche recouvre leurs éventails obliques. Toute clameur est étouffée. Sons et temps semblent abolis. Que m’importe le froid ? Le vent est tombé. La vie s’engourdit, le cœur se serre. Mes yeux se ferment sur une douceur inconsolable. Et mes lèvres,
Un palmier sous la neige Lire la suite »
Ayant garé la voiture dans un parking public, j’y reviens après mon rendez-vous. J’introduis le ticket dans la caisse automatique et règle les 4,80 € qui me sont demandés. Puis je retrouve la voiture et démarre. Arrivé devant la barrière de sortie, je m’aperçois que j’ai oublié de récupérer le ticket validé. Je sors de
« Nous allons passer toutes les saisons au même moment ». C’est bien ce qu’elle avait dit. Elle l’a même répété quasiment mot pour mot quelques instants plus tard, en précisant : ce sera en septembre. Et moi qui n’avais suivi jusque là son exposé que d’une oreille distraite, voilà que j’étais frappé par cette phrase extraordinaire et
Saisons simultanées Lire la suite »
Au commencement, évidemment, je ne me suis rendu compte de rien. La chose était invisible, indolore, insignifiante. C’était juste la pensée d’une course à faire ou d’un message à envoyer, une idée qui me passait par la tête, et puis je passais à autre chose, et cette idée m’échappait, je m’en apercevais parce qu’il m’en
Premières absences Lire la suite »
Une cérémonie funèbre, en l’honneur d’une femme douce, dont la vie n’a pas été très heureuse. Quelqu’un prend la parole dans l’assistance, et dit un poème anonyme en l’honneur de la défunte. « Il restera de toi une larme à tomber ». Silence. Emotion. Rien à dire de plus.
Une larme à tomber Lire la suite »
