Jean-Pierre Arbon

Panurgisme

Je n’ai jamais eu une curiosité excessive pour ce que font mes semblables. Je ne suis pas de ceux que l’on voit courir pour être parmi les premiers à assister à tel spectacle ou à visiter telle exposition. Ma propension naturelle est de me tenir coi, pas de me jeter dans la mêlée. Ce n’est […]

Panurgisme Lire la suite »

Désir de jonque

« Oncques elle n’eut de souhait impossible. Elle n’eut aucun rêve de lune, aucun désir de jonque l’emportant sans rameur sur un fleuve inconnu »*. C’est une belle trouvaille, ce désir de jonque, pour dire les rêves d’aventure, d’exotisme, le frisson du danger et de l’inconnu. J’y retrouve des sensations de pré-adolescence, lorsque dans mon

Désir de jonque Lire la suite »

Aneries

« Plus les âneries sont énoncées, plus elles perdent de leur crédit », affirme le personnage d’un roman* que je suis en train de lire. Première nouvelle. On voit qu’il s’agit d’une fiction, car ce n’est pas du tout l’impression que j’ai, vu de ma fenêtre. A l’inverse, j’observe que les âneries ont aujourd’hui libre

Aneries Lire la suite »

Le sens du titre

Quand Heinrich Böll écrivit l’histoire du pêcheur dont je me suis inspiré pour Kodjo, il lui donna un titre auquel seul un Allemand pouvait penser : « Anekdote zur Senkung der Arbeitsmoral » (Anecdote sur l’affaiblissement de la conscience professionnelle). Ce n’est pas celui que j’aurais choisi, mais chaque peuple a ses inclinations : les

Le sens du titre Lire la suite »

Souhait

Voilà une personne qui me connaît bien. Constatant que les années filent comme le vent, elle forme le souhait que celle que j’inaugure soit semblable à celles qui l’ont précédée, « avec autant d’amour et de douceurs et de lectures et d’écritures et de rencontres et de rêveries… comme tu les aimes ». C’est exactement

Souhait Lire la suite »

La tête et la queue du serpent (« Bonté cruelle »)

Quand quelqu’un lui adresse une prière absurde, le Ciel a deux options : l’exaucer ou ne l’exaucer pas. S’il l’exauce, et que sa complaisance entraîne des conséquences dommageables, alors il fait preuve, comme le dit plaisamment La Fontaine, d’une « bonté cruelle ». Je ne sais si c’est souvent le cas (je n’ai pas accès

La tête et la queue du serpent (« Bonté cruelle ») Lire la suite »