Je n’aspire à rien d’autre, post mortem, qu’au sort d’Israël Potter, héros ordinaire d’Hermann Melville, qui, « en récompense de ses loyaux services, fut promu à la plus simple des retraites, dans la terre, avec une pension posthume que le printemps lui verse une fois l’an en mousses et gazon toujours renouvelés ».
Une humble pelouse où « dormir son sommeil », comme la servante au grand cœur de Baudelaire ; un petit lopin planté d’une espèce de pin comme en rêvait Brassens ; ou le dépouillement foutraque de la tombe d’Albert Camus.
Tu penses beaucoup à la mort ces temps-ci…
J’y pense tous les jours depuis au moins quarante ans… C’est peut-être le secret du bonheur : on relativise les ennuis sans importance, on goûte chaque heure du temps qui nous est donné.
Comme toi je pense à la mort depuis plusieurs décennies, histoire de m’y habituer mais… je n’y arrive pas.