Le carrefour des quatre empoisonneurs

Mon père et mon oncle sont nés à Asnières-sur-Seine (respectivement en 1921 et 1924) dans une maison sise au carrefour de l’avenue d’Argenteuil et de la rue Lehot dont leur grand-mère paternelle était propriétaire. Je sais que je m’y suis rendu une ou deux fois dans mon enfance, lors de visites de mon père à son cousin germain qui vivait là avec sa famille, mais je n’en garde aucun souvenir précis.

Or, dans les années 20 et 30 du siècle dernier, le rez-de-chaussée de cette maison était loué à un bistrot, « Aux vins de Gironde », tenu par la « mère Babin »; de l’autre côté de l’avenue se trouvait un autre café, tenu par un Breton du Finistère; en face, il y avait un restaurant qui semblait assez loin de décrocher une étoile; et à l’angle opposé du carrefour, une pharmacie. De sorte qu’un tel achalandage avait valu à l’endroit le surnom de « carrefour des quatre empoisonneurs ».

Depuis que j’ai appris le détail de ces commerces *, je m’interroge sur les orientations prises plus tard par les deux frères. Se peut-il que cette modeste officine ait joué un rôle quelconque dans le choix de mon père de devenir pharmacien ? Et les vins de Gironde étaient-ils de telles piquettes que mon oncle n’ait jamais bu par la suite que du Bourgogne, pour lequel il se passionna au point de finir par acheter des vignes à Pommard et Puligny-Montrachet ?

 

 * grâce M. Rouault, petit-fils de la mère Babin et généalogiste amateur qui, s’étant mis en quête de retrouver quelqu’un de la famille Arbon, m’a contacté via ce blog, et que je remercie.

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