Jean-Pierre Arbon

Le sens du titre

Quand Heinrich Böll écrivit l’histoire du pêcheur dont je me suis inspiré pour Kodjo, il lui donna un titre auquel seul un Allemand pouvait penser : « Anekdote zur Senkung der Arbeitsmoral » (Anecdote sur l’affaiblissement de la conscience professionnelle). Ce n’est pas celui que j’aurais choisi, mais chaque peuple a ses inclinations : les

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Souhait

Voilà une personne qui me connaît bien. Constatant que les années filent comme le vent, elle forme le souhait que celle que j’inaugure soit semblable à celles qui l’ont précédée, « avec autant d’amour et de douceurs et de lectures et d’écritures et de rencontres et de rêveries… comme tu les aimes ». C’est exactement

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La tête et la queue du serpent (« Bonté cruelle »)

Quand quelqu’un lui adresse une prière absurde, le Ciel a deux options : l’exaucer ou ne l’exaucer pas. S’il l’exauce, et que sa complaisance entraîne des conséquences dommageables, alors il fait preuve, comme le dit plaisamment La Fontaine, d’une « bonté cruelle ». Je ne sais si c’est souvent le cas (je n’ai pas accès

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Faire

Les gens s’ennuient quand ils n’ont durablement rien à faire, c’est-à-dire quand ils ne sont pas soumis à des obligations. Ils s’en créent donc. Faire des courses, faire le ménage, faire leurs comptes, faire des voyages. Faire, faire, tout plutôt que de ne rien faire. Même l’amour est à faire, quand ne rien faire est

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Un cœur vide

Encore un mot sur Pyrrhus et Cinéas qui avaient fait déjà couler beaucoup d’encre, avant celle de Madame de Beauvoir : Boileau en parle dans une de ses épîtres, il paraphrase Plutarque en alexandrins. Quant à Pascal, il énonce dans ses Pensées ce constat lapidaire : « Pyrrhus ne pouvait être heureux ni avant ni après

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