Chez l’italien

Au restaurant italien, avec des amis. Le diner est excellent. L’un des convives veut complimenter le chef, il l’appelle, loue publiquement la qualité de sa cuisine, fait un petit numéro sur la fraîcheur des ingrédients, l’excellence de la cuisson, la délicatesse de la présentation, et finit par lui dire : – En bref, cher Monsieur, […]

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Nuit de noces

Occasionnellement, les amoureux peuvent se montrer grivois. Le grand-père d’un de mes amis se vantait d’avoir, le soir de ses noces, crié à sa jeune épouse : – Vite, vite, chérie, mets-toi sous les draps, il y a une énorme araignée au plafond !, avant de lâcher un pet magistral une fois la jeune femme réfugiée au fond du lit.

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Au marché

Je suis au marché. Il pleut. J’avance entre les étals en tirant mon cabas. Il y a du monde, on circule mal, et je me trouve derrière un couple qui marche de front, en grande discussion, ses deux parapluies ouverts, et que je ne parviens pas à dépasser. Leur gestuelle, même vu de dos, est explicite : on voit

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Les marrons de Richepin

Jean Richepin (1849-1926) était un poète qui, dans ses jeunes années, n’aimait rien tant que de scandaliser le bourgeois, et qui y réussit fort bien. Reçu brillamment à l’Ecole Normale Supérieure, il en fut exclu peu après (fait extrêmement rare) pour une raison inconnue. On raconte qu’il installa alors rue d’Ulm, face à l’entrée de l’école, une

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Sur la marge

Je reste soixante-douze heures dans le fond de mon lit, et je vois avec acuité ce que je sais depuis toujours : le monde tourne parfaitement sans moi. Parfaitement n’est sans doute pas le bon mot. Disons qu’il tourne exactement de la même façon, aussi implacable et aussi futile, sans être aucunement perturbé par mon

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Chien adoptif

On dit qu’on adopte un animal. C’est en réalité l’inverse. C’est l’animal qui vous adopte. Ce chien appartient à nos voisins à Amou. Ils en ont deux autres que je vois à peine, alors que celui-ci pointe son nez dès que je sors de la maison. Nous avons un goût commun pour les promenades dans

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Hommebon

Au XIIè siècle vécut dans la bonne ville de Crémone (Italie) un saint homme, tellement bon qu’on l’avait surnommé Hommebon. Il était tailleur d’habits de son métier, et pensait que si Dieu lui avait permis de travailler, c’était pour être utile aux autres. Il donnait donc beaucoup aux pauvres. Sa femme, d’après son biographe, chercha

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La pendule de Tristram Shandy

On évoquait hier « Vie et opinions philosophiques d’un chat » : il est clair que Taine s’est inspiré, au moins pour le titre, de « Vie et opinions de Tristram Shandy, gentilhomme », de Laurence Sterne. Ce roman anglais du XVIIIè siècle est l’un des livres les plus réjouissants qu’on puisse lire. Il se présente comme le récit d’un homme qui raconte

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Le chat qui digère

Je découvre que l’ami Béra s’intéresse aux chats. Je l’ignorais, mais cela ne me surprend guère, vu sa dévorante et panoramique curiosité intellectuelle. Il cite sur sa page Facebook une petite maxime charmante tirée d’un très court ouvrage d’Hippolyte Taine (1828-1893), Vie et opinions philosophiques d’un chat : « Celui qui mange est heureux ;

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