Contre l’injonction à agir

Un de mes correspondants me fait part de l’opinion suivante : « Je préfère ceux qui agissent imparfaitement à ceux qui ne font rien parfaitement ». Eh bien, je ne la partage pas. Cet agir imparfaitement m’inquiète. Agir n’est pas une fin en soi. On agit en réalité moins souvent pour améliorer une situation que pour satisfaire sa bonne conscience ou assouvir sa propre inquiétude.

« Heureusement que j’ai fait ceci (ou cela) » est une phrase dans laquelle j’entends d’abord que celui qui la prononce a besoin de se rassurer. Pour évaluer le mérite de son intervention, il faut attendre d’en voir les effets. Il se peut qu’il y en ait de positifs, il se peut aussi qu’ils se révèlent néfastes. Les intentions peuvent être bonnes et les actes dommageables, surtout s’ils sont imparfaits.

Primum non nocere : la règle d’Hippocrate devrait aussi s’étendre au corps social.

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