Elle écrit. Elle ne dort pas. Elle tapote sur l’écran de son smartphone au milieu de la nuit. Elle n’a pas coupé le son du retour clavier et cela fait le bruit d’une goutte d’eau qui tombe à chaque lettre qu’elle tape. J’ouvre un instant les yeux. La lueur de son écran n’éclaire que du […]
Lundi à l’aube, après un an de tergiversations, de protestations, de manifestations, de pétitions, de rassemblements dominicaux, l’affaire a été tranchée, au sens propre du terme : le cèdre de la place Saint-Pierre à Amou a été abattu et tronçonné. (J’avais déjà, l’an dernier, eu l’occasion d’évoquer la question à deux reprises : ici, et
Cèdre abattu (Le vieillard et les trois jeunes hommes) Lire la suite »
Je remercie tous ceux qui m’ont manifesté leur satisfaction de voir ce blog reprendre après une interruption de deux mois. Cela m’encourage à poursuivre, mais j’avoue avoir beaucoup hésité. Voilà plus de quinze ans que je me livre quotidiennement à cet exercice, et l’idée de passer à d’autres projets d’écriture, ou même à rien du
Blog, milieu de l’année seize Lire la suite »
Cet été, en lisant L’usage du monde de Nicolas Bouvier, je suis tombé en arrêt sur une phrase (Bouvier, qui compose un récit de voyage, constate qu’il n’a rien consigné depuis quelques jours, et s’en explique en reprenant la plume) : « Si je n’étais pas parvenu à écrire grand-chose, c’est qu’être heureux me prenait
Si je n’ai pas fait grand-chose Lire la suite »
Henry Miller affirmait que « ne pas dire un mot de toute une journée, ne pas lire de journal, ne pas écouter la radio, ne pas entendre de commérage, s’abandonner absolument, complètement à la paresse, être absolument, complètement indifférent au sort du monde, c’est la plus belle médecine qu’on puisse s’administrer ». Si l’on juge
La plus belle médecine Lire la suite »
Je relisais hier les maximes de La Rochefoucauld. L’une d’elles, qui ne m’avait pas frappé jusqu’ici, m’a sauté aux yeux : « Peu de gens savent être vieux. » C’est sans doute qu’avec l’âge, je me sens désormais concerné. Être vieux, c’est assez simple, et tout le monde peut y arriver. Comme disait je ne sais
Je repense à la jeune noyée. Je revois cette tache noire minuscule à l’échelle du paysage immaculé. Et l’image qui me vient est celle d’une métastase encore presque invisible qui colonise un organe supposé sain. Le cancer de la misère et du malheur ravage plusieurs régions du monde. Il diffuse un peu partout, à plus
Dilection pour la guerre Lire la suite »
Elle dit : j’ai mal. Ils se tiennent enlacés dans leur lit. Elle a mis la tête sur son épaule, puis il a posé la joue sur son front. Elle dit : c’est ma place, j’aurais toujours dû être là. Il dit : oui, c’est ta place, ta place est là pour toujours. Elle s’endort.
Il s’est lancé dans de vastes considérations géopolitico-historiques non dénuées d’intérêt mais extrêmement emberlificotées. Il sait trop de choses et n’épargne aucune digression ni aucun détail à son auditoire. Il lui assène au contraire une telle multitude de noms, de faits et de chiffres (invasions, batailles, traités, conquêtes…) portant sur des périodes si longues et
Expliquer, compliquer (un joli lapsus) Lire la suite »
Ce fut une messe d’obsèques exceptionnellement belle, colorée, fervente, priante, chaleureuse, à l’image de la femme qu’on y célébrait. Elle s’appelait Sophie de Sivry. Un cancer l’a emportée. C’était sans doute elle aussi une Ineffable, car Marjane Satrapi a peint à même son cercueil cette épitaphe extraordinaire : « Dans la vie, il faut coudre le ciel
Coudre le ciel et la terre Lire la suite »
