Dilection pour la guerre

Je repense à la jeune noyée. Je revois cette tache noire minuscule à l’échelle du paysage immaculé. Et l’image qui me vient est celle d’une métastase encore presque invisible qui colonise un organe supposé sain. Le cancer de la misère et du malheur ravage plusieurs régions du monde. Il diffuse un peu partout, à plus ou moins bas bruit. Nous tentons de prévenir son extension, nous érigeons des murs, nous construisons des camps, mais cela ne sert pas à grand chose tant que la tumeur principale est active. C’est à elle qu’il faudrait s’attaquer. Éradiquer la misère. Chacun le sait.

Impossible, disent les esprits rationnels. Je m’avise pourtant que le monde dispose d’immenses ressources, à en juger notamment par celles qui sont mobilisées dans tous les pays du monde pour la défense et les armements. Voyez la guerre en Ukraine, ce que les deux camps sont capables d’y investir, tous ces milliards introuvables pour toute autre cause mais qui soudain abondent dès qu’il s’agit de se taper dessus.

Depuis la nuit des temps, l’homme a une dilection pour la guerre. C’est l’activité qu’il préfère à toute autre. C’est là qu’il trouve des sensations fortes. C’est là qu’il aime dépenser son argent.

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Bruno SERIGNAT

La guerre en Ukraine est, pour les Américains du moins (mais aussi pour certains Ukrainiens) une affaire de gros sous. De plus, la France ne peut pas recevoir toute la misère du monde : il y a déjà ici beaucoup trop “d’ayant-droits”. La catastrophe approche donc tranquillement et nous l’aurons bien méritée.

annick c

merci