Le fil des jours

La maison était située en bas d’une rue en pente. Lorsqu’il pleuvait fort, l’eau dévalait la côte, engorgeait rapidement les égouts, et bouillonnait devant chez nous. En ces circonstances, mon grand-père décidait de “mettre la planche”. C’était une planche en bois d’un mètre de long sur vingt centimètres de large, qu’on calait devant la porte […]

Elle est toute jeune, elle porte un bustier noir, et me regarde dans la glace. – On fait comme la dernière fois ? – Oui, exactement. – Ça fait combien de temps ? Quinze jours ? – Plus… – Trois semaines ? – Plus… Six semaines. – Six semaines ! Ça alors ! Eh bien

« Jésus leur dit : – Allez donc à l’écart, dans un endroit désert, et reposez-vous un peu (…) Ils partirent donc dans la barque pour un endroit désert, à l’écart » (Marc, VI, 31-32). Cette phrase de l’Evangile, qu’on voit quelquefois affichée dans les monastères et les lieux de silence, est une invitation au

A quoi bon ? est une excellente question qu’on devrait, comme Que sais-je ? , se poser plus souvent. Il y a tant de choses que l’on fait mécaniquement, ou sous le coup de l’émotion, ou parce qu’on y est plus ou moins inconsciemment incité (par la publicité, par la pression sociale), qu’il vaudrait souvent

Facebook, samedi matin. Mon ami Michel Béra, avec qui j’ai autrefois écrit des chansons et même composé une comédie musicale, publie sur le mur d’accueil une phrase qu’il vient de lire et qui, dit-il, ensoleille sa pluvieuse matinée : « Le seul moyen d’accéder à la science, c’est de rencontrer un problème, d’être frappé par

Ce qui est embêtant, avec les féministes, comme avec les -istes de toutes farines, (je n’écris pas “de tout poil” pour des raisons évidentes), c’est leur tendance spontanée à l’amalgame et au procès d’intention. Il y a quelque temps, j’ai bien malgré moi offensé une dame originaire d’un pays d’Europe centrale en mettant en doute son

Claudine m’a offert un livre dans lequel j’ai eu plusieurs fois l’impression de me voir comme dans un miroir. Il y est question d’un homme qui s’est donné comme art de vivre : « rester soi-même », et qui « a détesté, du plus profond de son âme, les réformateurs professionnels du monde, les théoriciens,

Lectrice / Linogravure de Jean-Pierre Coasne Elle a relu notre correspondance De vieux courriels imprimés sur papier Remplis d’échos de répons et de danses Où l’on peut voir l’amour se déplier Comme une feuille au printemps sur sa branche Déploie couleurs et parfums nouveaux-nés Comme un calendrier étale ses dimanches Comme une nuit commence à

On ne réussit pas isolement. Que seraient Ravel sans Debussy, Monet sans Renoir, Picasso sans Braque et Matisse, Molière sans Corneille et Racine, Shakespeare sans Marlowe et Bacon, Ronsard sans du Bellay ? Ce peut être collaboration, émulation, rivalité, ou plus simplement appartenance à une même école ou tendance, laquelle est souvent transdisciplinaire. Car que

J’avais quelques soucis matériels, qui se sont mis à trotter dans ma tête et m’ont empêché de dormir. Il se trouve que ce matin, je dois aller faire un bilan sanguin. J’espère que je ne me suis pas fait du mauvais sang.  Voilà en tout cas une interrogation qui ne semble pas partagée par les habitants