J’ai donc l’âge de César Franck.
La guitare d’Arbon est toujours à côté de sa table de travail. A portée de main. Si on l’observe attentivement, on peut voir quelques traces sur les cordes, ombres légères, effilochages discrets. On pourrait presque deviner, en observant ses six cordes, quels sont ses accords favoris…Et quand on lui fait remarquer, Arbon sourit, et dit :
« Je crois qu’il est temps de les changer. »
Arbon est penché aujourd’hui sur une partition. Il travaille, prépare les concerts à l’Essaïon. 8 invités, trois ou quatre chansons pour chacun d’eux… Un léger doute, soudain…– « Vais-je me souvenir de tout cela ? »
Pour se mettre en voix, il entame doucement une chanson de Leonard Cohen.
– « C’est incroyable, non ? Juste trois accords, et on sait que c’est lui… Ils ne sont pas nombreux à voler aussi haut… »