Le fil des jours

Je suis viscéralement attaché à l’idée que je suis libre de mes mouvements. La liberté d’aller et de venir m’importe plus encore peut-être que celle de pouvoir m’exprimer librement. Il n’y aurait sans doute rien de plus insupportable pour moi qu’un séjour en prison, ou qu’une assignation à résidence. J’éprouve une sensation d’étouffement rien que […]

Au restaurant italien, avec des amis. Le diner est excellent. L’un des convives veut complimenter le chef, il l’appelle, loue publiquement la qualité de sa cuisine, fait un petit numéro sur la fraîcheur des ingrédients, l’excellence de la cuisson, la délicatesse de la présentation, et finit par lui dire : – En bref, cher Monsieur,

Je reste soixante-douze heures dans le fond de mon lit, et je vois avec acuité ce que je sais depuis toujours : le monde tourne parfaitement sans moi. Parfaitement n’est sans doute pas le bon mot. Disons qu’il tourne exactement de la même façon, aussi implacable et aussi futile, sans être aucunement perturbé par mon

On dit qu’on adopte un animal. C’est en réalité l’inverse. C’est l’animal qui vous adopte. Ce chien appartient à nos voisins à Amou. Ils en ont deux autres que je vois à peine, alors que celui-ci pointe son nez dès que je sors de la maison. Nous avons un goût commun pour les promenades dans

Au XIIè siècle vécut dans la bonne ville de Crémone (Italie) un saint homme, tellement bon qu’on l’avait surnommé Hommebon. Il était tailleur d’habits de son métier, et pensait que si Dieu lui avait permis de travailler, c’était pour être utile aux autres. Il donnait donc beaucoup aux pauvres. Sa femme, d’après son biographe, chercha

Le sang, il n’en faut pas beaucoup pour en mettre partout. En me couchant, j’ai heurté mon coude contre un coin de la table de nuit. Je ne me suis pas rendu compte que je m’étais coupé. Le lendemain au réveil, les draps, l’oreiller, le dessus de lit, tout était maculé. On aurait dit une

J’ai la chance d’habiter un quartier arboré. Mais en novembre, cette chance se transforme en malédiction. Une armée de jardiniers harnachés de souffleurs thermiques envahit rues et jardins, et pousse en vrombissant les feuilles tombées à terre afin de les mettre en tas. Autrefois on utilisait à cet effet des râteaux et des balais. Leur

J’ai deux vieux amis qui, pour fêter leurs soixante ans, avaient décidé de courir le marathon de New York. L’un d’eux n’en était pas à sa première expérience. L’autre si : il s’était préparé pendant un an, le plus sérieusement du monde : inscription à un club d’athlétisme, entraînement trois ou quatre soirs par semaine,

Aujourd’hui, je n’ai pas su quoi écrire. J’utilise un joker. Le blog est fermé.

Le jardinier dit à sa femme: – Veux-tu m’aider à tailler mes rosiers ? – Volontiers, répond-elle. Il lui donne un sécateur et ils sortent dans le jardin.  Comme elle s’apprête à couper une tige : – Pas celle-ci, dit-il, je veux la conserver. Elle attrape un autre rameau. – Non, pas là, tu es trop près du