Jean-Pierre Arbon

​En attendant Bojangles

« Mon père m’avait dit qu’avant ma naissance, son métier c’était de chasser les mouches avec un harpon. Il m’avait montré le harpon et une mouche écrasée. — J’ai arrêté car c’était difficile et très mal payé, m’avait-il affirmé en rangeant son ancien matériel de travail dans un coffret laqué. » Ainsi débute le roman d’Olivier Bourdeaut,

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Cœur adouci

​— Je t’aime. Tu es mon fils, me dit Maman en me prenant la main. Comme elle est toujours plongée dans les Écritures, j’enchaîne en citant : — Mère voici ton fils, fils voici ta mère. — Oui, poursuit Maman d’un ton allègre, presque en chantonnant, fils voici ta mère, qui n’est pas amère, et dont le cœur

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Coquille

​Soit la phrase : « Les mots sont les signes de nos idées ». Intervertissez deux lettres, comme cela arrive souvent quand on tape vite sur un clavier, et vous avez « Les mots sont les singes de nos idées ». C’est là un exemple bien connu de ce qu’on appelle une coquille — laquelle, ici, n’est pas dépourvue de

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Schopenhauer

​Le monde comme volonté et comme représentation. De la quadruple racine du principe de raison suffisante. Parerga et paralipomena. Consulter la liste des œuvres de Schopenhauer suffit à comprendre la justesse de la remarque qu’un professeur d’université faisait un jour à ses élèves : « Il a un petit problème avec la simplicité, Schopenhauer ».

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Maison de ronces

​Au départ, construisez une jolie maison en pierre de tuffeau et ardoise, que vous habiterez quelque temps (entourez-la d’un jardin, fondez-y une famille, faites-y deux ou trois enfants). Puis un jour, abandonnez-la. Laissez passer deux ou trois décennies, et revenez la voir. Ça y est. Vous avez une sublime maison de ronces. Voyez l’élégance mystérieuse

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