Dernière sortie

​Je repense très souvent à ce qui se passait l’année dernière à la même époque : la maladie de Papa, ses séjours à l’hôpital, l’entente qui régnait entre ma sœur et moi pour nous relayer auprès de lui tous les jours, le visage des femmes et des hommes qui le soignaient, et les longs moments en tête à tête avec lui, pour l’aider à se nourrir, ou simplement être présent.

Nous avions souhaité qu’il puisse mourir chez lui. Le 22 septembre il était rentré. Ça a duré quarante-huit heures. Son médecin n’avait pas mis en place l’assistance (respiratoire notamment) dont Papa avait besoin pour ne pas trop souffrir. Je suis allé à son cabinet pour chercher la prescription nécessaire. Il m’a dit, vaguement narquois : — Vous ne seriez pas en train de vous affoler un peu ?

Le 24 à cinq heures du matin, j’étais au chevet de mon père. La personne qui le veillait m’avait appelé pour me dire qu’il était très mal. Plus tard dans la matinée, lorsque le technicien est enfin venu pour installer l’oxygène, il a trouvé que Papa suffoquait trop : il a refusé de laisser son matériel, et appelé le SAMU. Le SAMU à son tour appela les pompiers. C’est là qu’on eut droit au gag de la grande échelle.

La sortie, pour finir, se fit à bras d’hommes, par l’escalier.

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