Quand vous parvenez un tant soit peu à vous déconnecter du futur et à vous couler dans le présent, vous pénétrez en réalité dans une zone de silence. Les mots s’éloignent. Vous n’avez plus besoin d’eux. Tous vos sens sont en éveil — la vue, le goût, l’ouïe, le toucher —, et tout ce qui vous environne vous absorbe. Cela se vit sans paroles. Vous êtes ce galet que le temps roule ou sur lequel il glisse. Tout est là. Vous n’avez plus le souci de ce qui advient et de ce qui va passer. Vous n’avez plus besoin de dire pour exister. Il n’y a rien à commenter, il n’y a rien à apprendre, il n’y a rien à transmettre. Il n’y a qu’à être, à scintiller avec l’essentiel, sans même chercher à se souvenir.
