Fatigue

Dès que je fermais les paupières, la fatigue allait se mettre derrière mes yeux. Elle s’y tapissait comme un chat qui somnolait, prête à sortir ses griffes à la moindre alerte. Mais au jeu du pas un bruit et du pas un geste, je me défendais assez bien : je me lovais contre elle, j’accordais ma respiration à la sienne. Un moment plus tard (une minute, une heure) elle ronronnait, je ronflais, nous étions endormis.

Au réveil, elle avait rapetissé à la taille d’un chaton. Je la sentais jouer avec les rayons de lumière qui venaient frapper ma rétine. Puis quand je me levais, elle partait furtivement faire un tour dans mon cou, mon dos, mes jambes, avant de disparaître dans un repli de moi-même. Alors, provisoirement, elle s’absentait de mes pensées.

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