Les Caractères de La Bruyère s’ouvrent sur cette phrase célèbre : « Tout est dit, et l’on vient trop tard, depuis plus de sept mille ans qu’il y a des hommes et qui pensent ».
Au moment de reprendre un rythme quotidien pour mon blog, je la médite pour la n-ième fois. Elle me persuade de la vanité de nos petites écritures, et me rappelle que sur les nombreux sujets qu’il me prendra l’envie de traiter cette saison (et que j’ignore encore), je ne ferai que reprendre sans le savoir ce que d’autres auront probablement déjà dit.
Est-ce grave ? Non. C’est même notre lot commun puisque nous sommes tous semblables. Nos histoires, nos sensations, nos émotions se ressemblent. Si nous ne faisions qu’exprimer des pensées originales que personne avant nous n’aurait formées ou ressenties, nous ne nous comprendrions pas, et nous n’aurions rien à nous dire.