– Et toi, qu’est-ce que tu fais ? me demande ce cousin que je vois rarement.
– Rien.
– Rien, mais… je crois savoir que tu t’appliques ?
En effet. Je songe souvent au proverbe arabe : « si ce que tu as à dire n’est pas plus beau que le silence, tais-toi ». Il énonce un principe fort judicieux que je n’hésite pas à étendre à l’action en général : n’agis que si ce que tu vas faire est nécessaire, ou plus beau que l’inaction ; sinon abstiens-toi. L’application est dans ce discernement. J’y suis désormais bien exercé, et voilà pourquoi, la plupart du temps, je ne fais rien. Ce n’est pas rien par défaut, c’est rien par choix. (Rien, au sens de l’oisiveté du sage de La Bruyère : « méditer, parler, lire et être tranquille ».)
Ce qui est dit ici, souvent n’est pas rien.