La carpe était dans l’arbre parce que l’arbre était dans l’eau. Habituée de la vase et de l’eau stagnante, elle avait néanmoins pris des couleurs dorées, et nageait dans les reflets des branches en battant lentement des nageoires, saisie sans doute d’un désir de ciel et d’un rêve d’oiseau.
La carpe perchée Lire la suite »
Un conférencier citait récemment la phrase de Karl Popper : « l’humanité ne progresse qu’à coups de catastrophes moyennes ». C’est un joli concept, la catastrophe moyenne. Une grosse catastrophe, telle qu’on peut l’imaginer, ne saurait en effet provoquer que l’effroi et la régression. A l’inverse, une petite catastrophe, dès qu’elle est passée, il est facile
Catastrophes moyennes Lire la suite »
Je lis qu’Emmanuel Macron, ironisant, dans une réunion qu’il tenait l’autre soir à Talence, sur la magnifique chorégraphie de vestes retournées et re-retournées présentée la semaine dernière par la plupart des cadres du parti Les Républicains, avait eu ces mots : « Le moindre coup de vent fait filer tout le monde… Et ils reviennent
Le moindre coup de vent fait filer tout le monde Lire la suite »
Mon ami John Whitbeck raconte qu’en 1979, à l’âge de 32 ans, il avait visité 212 des 213 pays que comptait alors la planète (le chiffre incluait non seulement les états souverains, mais aussi les territoires autonomes ayant une population d’au moins cinq mille habitants). Il venait alors de se rendre sur l’île de Sainte
L’homme des voyages Lire la suite »
L’un de mes lecteurs me fait parvenir (en lien, écrit-il, avec « l’affaire Fillon »), un texte écrit par Robespierre en 1792, intitulé Observations sur les causes morales de notre situation actuelle, dont voici les premières lignes : « Au milieu de toutes les divisions qui nous agitent, des calomnies éternelles par lesquelles les différents partis se déchirent mutuellement ;
Observations sur les causes morales de notre situation actuelle Lire la suite »
C’est aujourd’hui la journée de la femme, mais comme, malgré tout, le concept reste un peu abstrait, j’ai décidé d’en faire plutôt la journée de ma femme. Je ne sais pas encore en quoi cela va consister précisément, mais je me suis mis dans les dispositions d’esprit suivantes : ne pas lui résister ou la
La journée de ma femme Lire la suite »
Puisque j’évoquais hier Courteline, il me plait aujourd’hui de recopier son épitaphe : « J’étais né pour rester jeune et j’ai eu l’avantage de m’en apercevoir le jour où j’ai cessé de l’être. » C’est une idée à méditer. Naître pour rester jeune est, à maints égards, le projet de la vie même. Regardez les fleurs, ou les
Né pour rester jeune Lire la suite »
Je ne connais pas de meilleur spectacle en ce moment que celui de l’élection présidentielle, pour peu qu’on la considère avec quelque distance, et d’un œil si possible amusé. La comédie humaine s’y déploie d’une manière si débridée, grotesque et chatoyante, que je me surprends à en suivre quotidiennement les divers épisodes avec excitation. Je
Un feuilleton passionnant Lire la suite »
Un végétarien de mes amis nous reçoit avec quelques connaissances autour d’un abondant couscous aux légumes. Il nous explique que grâce aux pois chiches, le plat est aussi riche en protéines que s’il y avait de la viande. L’un des invités s’excuse alors de ne pas manger de pois chiches. Il ne les digère pas,
Maman m’appelle Albert. — Non Maman, lui dis-je, c’est Papa qui s’appelait Albert. Moi c’est Jean-Pierre. — Ah oui, Jean-Pierre, c’est vrai. — Et qui suis-je par rapport à toi ? — Mon mari ! Ainsi se manifeste parfois chez elle ce qu’on pourrait appeler un « complexe de Jocaste », tant cela ressemble à un complexe d’Oedipe à l’envers. Mais
Jocaste et plus Lire la suite »
