Eglises et femmes

Je sais que je me répète. Peu importe. L’un des domaines où la place des femmes est la plus choquante est sans conteste la religion. Et quand je dis la religion, je désigne les clergés de toutes obédiences, catholiques, orthodoxes, musulmans, hindous… A l’exception de certaines églises protestantes, et de quelques courants juifs libéraux très minoritaires, la place des femmes au sein du clergé est nulle ou totalement subalterne. 

C’est à mes yeux un signe infaillible d’arriération. Les églises sont des organisations dans lesquelles, grosso modo, la moitié de l’humanité n’a aucun pouvoir de décision. Cela discrédite tous les discours que ces messieurs s’autorisent à tenir sur la morale, la famille, les enfants, l’éducation, l’amour du prochain, etc. Car tant que leurs prêches et leurs prônes n’aboutissent pas à remettre en question une direction exclusivement barbue, leurs paroles ne sont que des paroles. Et je m’étonne que tant de femmes croyantes qui militent pour leurs justes droits au sein de l’entreprise ou de la société restent dociles et silencieuses face à cet état de fait.

Qu’est-ce que l’amour ? La capacité « de faire de la place en soi pour l’autre ». La maternité accorde aux femmes cette grâce naturelle, physiologique. C’est l’essence même du féminin. Quelle terreur masculine tient cette vertu à l’écart ? Est-ce encore une fois la chair tentatrice, la chair qui détourne du service de Dieu ? Saint Grégoire le Grand avait cependant eu l’intuition qu’il fallait dépasser ce problème : « Si la chair est parfois séductrice, elle peut également constituer une aide pour le Bien*. »

*Morales 20

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