Le fil des jours

Nous déjeûnons au restaurant, un ami et moi. La cuisine est bonne. Nous nous laissons tenter par les desserts. Il commande de la glace au caramel (on a droit à trois boules), et moi les fruits de saison (mélange fraises et framboises). – Crème fraîche ou Chantilly ? me demande la serveuse. – Crème fraiche, […]

Ce village ne s’appelle pas Colombey, mais il a une église qui sonne comme deux, puisque ses cloches carillonnent deux fois, à une minute d’intervalle, toutes les heures de la journée et de la nuit. Si j’y situais l’action d’un roman, je commencerais certainement par cette phrase : « le deuxième coup de une heure

Un ami chanteur me fait le redoutable honneur de me demander mon avis sur une chanson qu’il est en train d’écrire. C’est très difficile à donner, ce genre d’avis. Mais enfin, je m’y risque, et je lui dis que je trouve le début un peu mièvre, et qu’au plan des paroles, on ne sait pas

On ne dit plus j’en ai eu la chair de poule. On dit ça m’a mis les poils. C’est ainsi. La langue est de plus en plus ébouriffée. Attention cependant : “ça m’a mis les poils” ne s’oppose pas à “ça m’a rasé”. C’est autre chose. (On peut d’ailleurs trouver ce manque de symétrie horripilant.)

J’ai lu dans la presse que la CIA avait déjoué à Noël dernier un attentat au “slip explosif”. Moi qui pensais que les “mille et une façons de mourir” (que j’évoque dans Félix), étaient inventoriées depuis longtemps, je ne m’attendais pas à une nouveauté aussi remarquable. L’invention humaine est sans limite, elle innove toujours, même

Une paroissienne très chère à mon coeur, et qui, dans la vie, ne néglige ni les délices de la chair ni les élévations de l’esprit, s’est trouvée confrontée à la demande suivante : donner, aussi rapidement que possible, une liste de substantifs qui riment en “elle”. Les deux premiers qu’elle cita furent mamelle et chapelle.

Deux amies se rencontrent, elles échangent des nouvelles. Je retranscris ici un bref extrait de ce dialogue auquel j’ai eu le plaisir d’assister. – Et comment va ta fille? – Oh ! Elle est plâtrée, la pauvre, elle s’est fait une entorse. – Zut ! Au ski ? – Non, lors d’un stage de maths… 

Au cours de ses tournées, Coluche n’hésitait jamais à faire un détour, même long, pour s’arrêter dans un restaurant trois étoiles. Il aimait ces beaux endroits, et lorsqu’il y faisait étape, il ne lui serait pas venu à l’idée de ne pas inviter “les rongeurs” à sa table. En quoi il se montrait bien différent

Lorsque Coluche partait en tournée, il prenait le volant de sa voiture, et installait ses musiciens (qu’il appelait, comme la plupart des gens de son entourage, “les rongeurs”), à l’arrière. Gérard Prévost, qui l’a accompagné plusieurs années, a parcouru ainsi un nombre considérable de kilomètres. Pendant un temps, ils ont roulé dans une Rolls Royce

Saint Louis « D’une nation étatique, guerrière, majoritairement paysanne, chrétienne, impérialiste et messianique, nous sommes passés à une France atteinte dans toutes ces dimensions et qui se cherche souvent dans la douleur. » C’est Pierre Nora qui livrait il y a quelque temps ce diagnostic sur la France. Mais la crise identitaire que traverse notre