Mais j’ai du mal à ne pas lui préférer celle-ci: cliquer ici
Pour en savoir plus: http://www.esa.int/esaSC/SEMFSIV74TE_index_0.html
Une heure que nous courons, en terrain accidenté. Je fatigue. Pas lui. Nous débouchons sur une ligne droite. «Bon, eh bien si tu le permets, maintenant je vais me dégourdir les jambes ». Il accélère, me laisse sur place. Je me dis que son clapet a dû se fermer. Il s’éloigne à grandes foulées. Il va très vite. Il a franchi son mur du son.
La fourmi est nébuleuse : c’est là son moindre défaut.
Légèreté et détachement.
Je goûte la douceur bienheureuse de celui qui renonce spontanément à changer le monde. Qui y accepte sa place sans envier celle des autres. Qui sait qu’il a la chance que cette place soit bonne, et que la vie est brève. Qui est conscient de son privilège de ne connaître ni la guerre, ni la douleur, ni la pauvreté. Et qui s’efforce non seulement de ne pas détruire, mais de respecter ce cadeau que la providence lui a fait.
Il y a cette phrase magnifique d’un moine zen nommé Ryokan, cité par Denis Grozdanovitch dans son Petit traité de désinvolture:
“Au printemps, dans les allées aux cent fleurs, je joue à la balle. Si un passant m’interroge, je réponds: — Je suis un homme oisif qui vit à une époque de paix”.
La paix ne durera peut-être pas. Voilà pourquoi je chante.
Je suis un pessimiste heureux.
Comment chanter la poésie ? Entre deux alertes.
Je suis invité dimanche 16 mars, sur ce même salon du livre, à participer à une table ronde sur le thème «Comment chanter la poésie», sur le stand du Ministère de l’Education nationale, de 17h30 à 19h. Peut-être n’y aura-t-il ni chant, ni poésie…
J’ai donc l’âge de César Franck.