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Cœur adouci

​— Je t’aime. Tu es mon fils, me dit Maman en me prenant la main. Comme elle est toujours plongée dans les Écritures, j’enchaîne en citant : — Mère voici ton fils, fils voici ta mère. — Oui, poursuit Maman d’un ton allègre, presque en chantonnant, fils voici ta mère, qui n’est pas amère, et dont le cœur […]

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Coquille

​Soit la phrase : « Les mots sont les signes de nos idées ». Intervertissez deux lettres, comme cela arrive souvent quand on tape vite sur un clavier, et vous avez « Les mots sont les singes de nos idées ». C’est là un exemple bien connu de ce qu’on appelle une coquille — laquelle, ici, n’est pas dépourvue de

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Schopenhauer

​Le monde comme volonté et comme représentation. De la quadruple racine du principe de raison suffisante. Parerga et paralipomena. Consulter la liste des œuvres de Schopenhauer suffit à comprendre la justesse de la remarque qu’un professeur d’université faisait un jour à ses élèves : « Il a un petit problème avec la simplicité, Schopenhauer ».

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Maison de ronces

​Au départ, construisez une jolie maison en pierre de tuffeau et ardoise, que vous habiterez quelque temps (entourez-la d’un jardin, fondez-y une famille, faites-y deux ou trois enfants). Puis un jour, abandonnez-la. Laissez passer deux ou trois décennies, et revenez la voir. Ça y est. Vous avez une sublime maison de ronces. Voyez l’élégance mystérieuse

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Latin pas perdu

​ Maman est comme toujours plongée dans son missel. Aujourd’hui elle lit à voix haute des passages en latin. — Tu comprends le latin, maman ? — Oui. Et si je ne comprends pas, j’invente. — Tu fais des hypothèses ? — C’est ça. Les hypothèses, c’est mon genre. Je ne croyais pas que c’était possible, mais il me

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Sous les cerisiers

Le lendemain, 16 septembre, nos amis Caroline et Jacques nous accueillirent dans la merveilleuse petite maison qu’ils possédaient à l’Ile au Than, en bord de Loire, pour un pique-nique géant sous leurs cerisiers. J’adorais cet endroit. La maison était posée sur une pelouse à l’exact confluent de la Loire et de la Vienne, face à

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Dix ans

​Il y a dix ans, jour pour jour, Claudine et moi nous sommes mariés. Je garde de cette journée le souvenir d’une suite parfaite de moments parfaits. Tout était beau : le temps, le lieu, la saison, la compagnie, la célébration, la musique, la fête. De la montée de l’aube sur la Loire jusqu’au glissement

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