Slogans, utopies et baisers de paix

Pour sa scène ouverte de dimanche, Hervé Dalmais me demande :
– Aimerais-tu m’envoyer des slogans de ton cru pour 68-08 (pas nécessairement politiques) et des utopies que tu aimerais voir arranger notre monde?…

Je ne sais pas. J’ai toujours pensé (penché) du côté de Molière ou de Brassens. Respectivement :

Et c’est une folie à nulle autre seconde / De vouloir se mêler de corriger le monde

et

Le pluriel ne vaut rien à l’homme et sitôt qu’on / Est plus de quatre on est une bande de cons

Je me méfie des foules, et des bonnes intentions. Je n’ai jamais été dans une manif, je n’ai jamais signé une pétition. Pas nécessairement par désaccord avec les motifs de protestation, mais seulement par retenue. Pour ne pas ajouter du bruit au bruit, du désordre au désordre.

Mais la question d’Hervé me travaille plus que je n’aurais cru. Est-ce pour ne pas refuser une main tendue ? Est-ce pour être enfin un peu solidaire, que je suis tenté pour une fois de sortir de ma réserve ? (entendre ce mot dans le double sens de réticence et de discrétion). Est-ce pour la chaleur de l’échange, pour l’élan fraternel?

Il m’arrive assez souvent d’accompagner ma femme à la messe. Mon moment préféré, c’est celui du signe de paix. On serre la main, ou on embrasse, les inconnus à côté desquels on est placé. Ça force à se regarder, à se parler, à se sourire. Ça force à donner et à recevoir. (Tout ceci devient si rare, dans un monde d’écrans).

Alors voici mon utopie, pour ta journée, Hervé. Demande à ceux qui seront dans la salle du centre FGO-Barbara dimanche de faire la même chose. De se donner une accolade ou un baiser fraternels. D’échanger un signe de paix.
 
N’est-ce pas Gandhi qui disait : « Soyez vous-même le monde tel que vous voulez qu’il soit » ?

Muhammad Yunnus, prix Nobel de la Paix, et sa fille Dina
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