J’ai lu quelque part que juste avant de perdre l’usage de la parole à la suite d’un accident vasculaire cérébral, Lénine aurait dit : « Nous nous sommes trompés. Ce qu’il aurait fallu à ce pays, c’est une demi-douzaine de Saint François d’Assise répartis sur le territoire. »
Si c’est vrai, c’est une pensée inattendue de la part d’un adepte du matérialisme dialectique. Imaginons : un St François à Smolensk, un St François à Moscou, un St François à Grozny, un St François à Mourmansk, un St François à Irkoutsk, un St François à Vladivostok*, leur présence traçant dans le pays une vaste croix d’ouest en est, et toute la Russie chantant leur prière :
Seigneur, faites de moi un instrument de votre paix.
Là où il y a de la haine, que je mette l’amour.
Là où il y a l’offense, que je mette le pardon.
Là où il y a la discorde, que je mette l’union.
Là où il y a l’erreur, que je mette la vérité.
Là où il y a le doute, que je mette la foi.
Là où il y a le désespoir, que je mette l’espérance.
Là où il y a les ténèbres, que je mette votre lumière.
Là où il y a la tristesse, que je mette la joie.**
Au lieu de quoi nous nous retrouvons aujourd’hui avec Poutine, les oligarques et la guerre en Ukraine. Je vois mal le patriarche Kyrill croulant sous l’or de sa tiare et de ses habits prendre le chemin de la joie parfaite et de la pauvreté. Mais on peut toujours rêver. Peut-être dira-t-il lui aussi un jour « Nous nous sommes trompés. Ce qu’il aurait fallu à ce pays, c’est une demi-douzaine de St François d’Assise », avant que sous l’effet d’une pensée aussi violente il ne soit terrassé par un AVC.
* J’exclus Saint Petersbourg, les saints sont rares, inutile de faire doublon.
** https://fr.wikipedia.org/wiki/Prière_de_saint_François