Un bon appel (derniers jours de mon père, 2)

C’est au moment du choc septique que j’ai décidé d’alerter mon frère. Il avait rompu avec la famille depuis vingt ans. Ma sœur a froncé les sourcils. — Tu es sûr de vouloir faire ça ? — Oui. Nous étions aux urgences auprès de Papa inconscient. J’ai appelé. Papa va mourir. Si tu veux le revoir, fais vite.

Il est venu le lendemain. Je ne sais pas ce qu’ils se sont dit ni même s’ils ont pu se parler. Puis il est revenu. Un soir, comme j’arrivais à l’hôpital, je les ai entendus rire comme des bossus. Le jour suivant, je suis entré dans la chambre, Papa était seul, et quand il m’a vu, une petite déception est passée sur son visage. — Bonjour mon gars, me dit-il. Je t’aime bien, tu sais, je t’aime bien… Mais où est ton frère ?

Ils se sont revus quatre ou cinq fois. Ils avaient renoué le fil. Il n’y a pas un coup de téléphone que je sois plus heureux d’avoir passé.

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Guillot Patrick

Quel Bonheur !
Preuve évidente qu’il n’est jamais trop tard…

Aguerre

Merveilleux geste d’amour, quelle sagesse ❤️