Terre noire

Pour 2022, il n’y a pas photo : la guerre en Ukraine est de très loin l’événement qui a le plus dominé l’actualité. Je l’ai suivie, comme tout le monde. Elle m’atterre, elle m’hébète. Je ne sais trop qu’en dire.

Il se trouve cependant des personnes qui posent des mots dessus. Des mots d’ardeur, de souffrance, de désarroi, d’espoir, de froide détermination. Tels ceux de cette femme qui s’adresse à l’homme qu’elle aime et qui part au combat :

Plus on va vers l’est, plus cette terre noire devient noire
Méfie-toi, ne demande rien. Prends ton arme et de l’eau pure
Sois raisonnable, éjacule sur mon ventre, renonce à ce qui n’est pas indispensable
Je ne veux plus d’enfants dans ces temps obscurs
Iryna Tsylik

L’éditeur Bruno Doucey les a rassemblés dans une anthologie qui réunit vingt-quatre poètes. Je la recommande vivement. En exergue sont placées ces quelques lignes :

Debout au bord d’un précipice,
courbé par la tristesse,
soudain je réalise :
le monde entier n’est qu’une chanson
en langue ukrainienne
Leonid Kyselyov

Chantons.

 

S’abonner
Notification pour
guest

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires