Il suffit de monter sur la petite colline qui domine nos terres, et tout devient vaste. L’horizon s’ourle en montagnes. Ma soif de grands espaces s’assouvit.
J’aime cet air, cette lumière, cette étendue. La cordillère des Pyrénées fait écho à celle des Andes. La Chalosse et le Béarn prennent un air de pampa.
Réminiscence de Chine, aussi. Je suis face à ce paysage comme Li Baï face au mont Jingting :
Les oiseaux s’effacent en s’envolant vers le haut
Un nuage solitaire s’éloigne dans une grande nonchalance
Seuls, nous restons face à face, le mont Jingting et moi
Sans nous lasser jamais l’un de l’autre
La pampa est plus aride, beaucoup moins verte, désespérante de solitude parfois. Mais dans son étendue -comme dans celle-ci béarnaise, si belle- il y a des espérances au loin, des vies au bout de centaines de kilomètres. Le loin ne veut pas dire le jamais.