Starship et les Shadoks

Du temps qu’ils voulaient lancer une fusée dans l’espace, les Shadoks avaient calculé qu’ils avaient une chance sur un million de réussir. Il se dépêchaient donc de rater les neuf cent quatre-vingt dix-neuf mille neuf cent quatre-vingt dix-neuf premiers essais, espérant qu’à la fin ils en arriveraient au bon.

Elon Musk semble avoir adopté une logique similaire pour sa nouvelle fusée Starship. Elle vient d’exploser dans le ciel du Texas, et il s’en réjouit car, pense-t-il, c’est en échouant qu’on apprend et qu’on se rapproche du succès. Il est vrai qu’à la différence des Shadoks, Musk ne s’en remet pas aux seules probabilités. Mais enfin, financièrement, il faut avoir les moyens.

Notons en passant que Starship, la plus grosse fusée jamais construite, avait au départ pour nom de code « BFR », non pas pour désigner le besoin en fonds de roulement qu’elle nécessite, mais comme acronyme délicat de Big Fucking Rocket, qu’on peut traduire par « putain de grosse fusée ». (Ou « grosse fusée foireuse », dans le cas présent.)

Rien à voir, mais mon ami Jacques, qui a des côtés Alceste, a commenté mon sonnet d’hier en citant le Misanthrope :

…Vous montrer un sonnet que j’ai fait depuis peu,
Et savoir s’il est bon qu’au public je l’expose.

Il m’a ainsi envoyé rejoindre la troupe des Oronte, ce qui m’incite à me demander si Elon Musk ne l’a pas à sa manière rejointe avec moi :

…Vous montrer la fusée que j’ai fait(e) depuis peu,
Et savoir s’il est bon qu’en public je l’explose.

Oronte et Shadoks, même combat ?

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