Simca Versailles

La plus ancienne voiture de mon père dont je me souvienne, c’était une Versailles. Elle était plus grosse que la plupart des autos, elle avait un peu l’air d’une américaine. Je crois que c’est ce qui plaisait à Papa. Il aimait les voitures qui donnaient une sensation de confort et une image d’opulence sans ostentation.

Papa adorait conduire. Mais il ne cherchait pas spécialement à aller vite ou à conduire sportivement. La compétition automobile n’était pas pour lui. Ce qui lui plaisait, c’était de prendre la route, et le sentiment de liberté qui s’y associait. Prendre le volant, rouler, être maître à bord. Un jour, il m’avait dit qu’il aurait bien aimé être routier.

Moi, je me tenais avec mon frère et ma sœur sur la banquette arrière, je voyais sa nuque, ses épaules, l’impression de force et de sécurité qui s’en dégageait, puis je tournais inévitablement mon regard vers le ciel, à travers la vitre, pour suivre longuement, sans me lasser, le défilement montant et descendant des fils télégraphiques, et l’effilement des nuages.

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