Se taire

J’avais décidé de ne rien dire aujourd’hui, mais paradoxalement, j’éprouve le besoin de le dire : je me tais. Pour faire silence, pour ne pas attiser les querelles. La campagne présidentielle a porté le pays à un point d’incandescence. Ne soufflons pas davantage sur les passions. Tout a été dit, chacun fait désormais son choix en connaissance de cause. Laissons au discernement une chance d’agir. Il n’est plus utile de parler.

Car nous sommes les uns et les autres, vis-à-vis de ceux qui ne votent pas comme nous, dans une sorte d’exaspération extrême, et eux nous le rendent bien. Ce sont des mots de La Fontaine qui me viennent encore une fois en tête : « – Si quelqu’un desserre les dents, c’est un sot. – J’en conviens, mais que faut-il donc faire ? – Parler de loin, ou bien se taire. »

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Bruno Sérignat

Dans quelques heures, le parti socialiste récupérera probablement la gestion du pays et promettra de faire en peu de temps ce qu’il n’a su faire en 5 ans. Comme l’écrit fort bien Bertrand, ce marché de dupes nous conduira inéluctablement vers de violents affrontements communautaires, l’oligarchie au pouvoir ayant été sourde aux aspirations de ses administrés. Dommage.

Bertrand

Se taire et profiter du silence avant que la tempête des hurlements exprime la colère déversée dans les urnes mais non entendue. Alors dans les rues de nos cités, vont se répandrent des torrents de violences en un tsunami de souffrances. De la crise sociale va éclore une révolution nationale dont le pouvoir se jouera des divisions pour la travestir en affrontements communautaires. Ceux qui craignaient la guerre civile, auront la guerre civile et le déshonneur…