Mal à droite

On disait que la France était à droite, et on a même dit qu’elle était mal à droite, au vu des résultats du premier tour. Il faut croire qu’elle ne penchait peut-être pas à droite autant que ça. Ou bien, comme certains le soutiennent, que le clivage droite-gauche est dépassé. Ou bien encore que c’est la droite elle-même, ou du moins son esprit, qui a disparu.

Je me souviens de cette belle définition de la droite, entendue un jour dans la bouche d’un anonyme : — La droite, disait-il, c’est la lisibilité de la parole : le sens de l’honneur, le respect de la parole donnée, un usage vertueux de la liberté individuelle.

Le candidat de la droite classique n’en avait pas fourni, ces dernières semaines, une excellente illustration : paix à ses cendres. Mais l’extrême-droite, mon Dieu, l’extrême-droite !… Au risque de m’attirer un peu plus les foudres de certains commentateurs de mon billet d’hier, et de me faire définitivement ranger par eux dans la catégorie des bobos et/ou des « marquis poudrés », je m’interroge : insinuations, invectives, amalgames, mensonges, fausses informations, faits « alternatifs », contre-vérités : que reste-t-il de lisible dans ce discours ?

Le corps parle, heureusement, le non-verbal domine. Parfois il cherche à dire : « je ne suis pas gênée le moins du monde et je ris de bon cœur », et c’est exactement l’inverse que vous comprenez. 

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Bruno Sérignat

Si Mme Le Pen avait fait preuve d’une passivité “tant prisée par le politiquement correct”, on aurait dit d’elle que c’était une “mollassonne”, une sorte d’ectoplasme sans consistance. Mais voilà qu’elle a souhaité secouer un peu le technocrate de l’oligarchie et, ça, non, ça “ne se fait pas”. Eh bien, moi, dans ma banlieue, j’entends beaucoup de commentaires comme quoi elle aurait dû en faire un peu plus. Il n’y a pas à dire : les tenants du système ne se rendent pas compte de la colère qui habite une bonne partie du pays. On ne pourra pas raconter que la “France d’en haut” n’aura pas été prévenue ! Je suis personnellement très inquiet de l’autisme de nos dirigeants, une attitude qui préfigure, hélas, des lendemains moins sereins…

fran

C’est superbement exprimé, honnête homme.

Hervé Biju-Duval

Bien vu, Jean-Pierre. On peut mentir avec des mots, pas avec son corps. La photo l’illustre parfaitement.