Solstice
Au solstice d’été, les Rutilants font de grands feux. Ils tapent dans leurs mains, chantent, dansent, boivent, et arborent une mine réjouie car c’est l’été qui commence. La fumée de leurs cigares dessine un plumet à leurs chapeaux.
Les Industrieux notent : c’est aujourd’hui qu’il fait le plus jour ; les ombres, au midi de ce jour, sont les plus courtes ; la nuit, en ce jour, est la plus brève ; dès demain, les jours raccourcissent. Ils s’efforcent de ne pas se mettre au lit trop tard, car ils ont du travail le lendemain.
Les Légers, quant à eux, sont d’humeur nostalgique. Ils voient qu’ils se trouvent au sommet du temps. Derrière eux, et devant eux, s’étale le vaste panorama de l’année. S’amorce la longue plongée vers l’hiver.
– Attention ! disent-ils. La pente nous aspire !…
Bien vite cependant, ils se mettent à rire, comme s’ils allaient passer les six mois qui suivent à glisser sur l’écliptique comme sur un toboggan.
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Merveilleurs
Lorsqu’il répond à un faire-part de mariage, un Léger ne manque jamais de transmettre aux jeunes mariés ses plus chaleureux « merveilleurs ». C’est un mot-valise qui ne figure pas dans le dictionnaire, mais peu importe : tout le monde comprend que « meilleurs vœux » et « merveilleux » s’y combinent avec l’idée de veille.
Car les Légers savent qu’en toutes circonstances il faut veiller sur le bonheur, et qu’en cas de noces, il s’agit de redoubler d’attention.
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(à suivre)