Rivage

Ils étaient si vieux, si vieux, qu’ils ne se préoccupaient plus de savoir s’il y aurait encore devant eux des rires, des semailles, des moissons. Leurs pas étaient devenus trop petits pour les mener encore quelque part. Ils étaient sur un rivage où il n’y avait plus rien à atteindre. Les jours ressemblaient à de petites vagues à marée montante. Ils les regardaient déposer leur dentelle sur le sable. Chacun effaçait la précédente.

La mort montait, le bout de la route venait vers eux. Parfois, ils avaient envie de se baigner.

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