Quinze ans

Quinze ans ! Il y a quinze ans que je tiens ce blog. Les débuts avaient été hésitants. Je ne trouvais rien à dire. Et puis je me suis lancé, sans autre projet que d’écrire, au petit bonheur, les choses qui me venaient jour après jour. Au bout de trois ans et demi, parvenu au millième article, j’ai vu que j’avais fait comme l’oiseau de Paul Valéry, volé de sottise en sottise, et que l’essentiel était « de ne se tenir ferme sur aucune ».

Ça me plaisait, j’ai continué. J’ai butiné à droite à gauche, désultoirement, sans m’appesantir sur rien, sauf peut-être sur les fables de La Fontaine, cet homme qui disait de lui-même « je suis chose légère et vole à tout sujet » (phrase qui sert désormais d’épigraphe à mon site). D’ailleurs j’ai oublié nombre de mes rubriques. Si je me relis je suis parfois surpris. Ah tiens, j’ai écrit ça, moi ? Je vois bien que le ton me ressemble, mais le sujet je n’en ai pas le souvenir.

Cinq jours par semaine, depuis quinze ans, j’ai laissé sur mon chemin un petit caillou d’écriture. Quel parcours cela dessine-t-il ? La route est tout sauf droite. Par endroits elle tourne sur elle-même ou part en étoile. Si j’arrivais à prendre suffisamment de recul, peut-être verrais-je apparaître une mosaïque. Mais je n’y parviens pas, la vue d’ensemble m’échappe, ou peut-être simplement que l’image n’est pas la bonne, qu’il n’y a rien à voir et rien à retenir, que ces cailloux ne sont que ceux qu’un vieil enfant jette sans se lasser dans la mare du temps pour s’amuser à y faire des ronds.

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Bruno SERIGNAT

J’aime beaucoup lire tes commentaires et impressions du temps qui passe : ne t’arrête surtout pas !

Aguerre

Toujours un plaisir pour moi de lire tes petites perles

Fossen

Tiens is a tragedy. Shakespeare.