Dans l’escalier

Je croise une voisine dans l’escalier. Elle est toute souriante. — Je pars en repdom pour douze jours, me dit-elle. Je n’ai pas bien entendu, mais je crois avoir compris : en rando. — Super ! lui dis-je. Et où ça ? — Eh bien… en repdom. Là, je vois clairement qu’elle n’a pas dit rando. Mais je n’ai pas la créativité d’une intelligence artificielle pour interpréter une nouvelle fois ces deux syllabes. Je prends le risque de passer pour un nul : — Euh… pardon, je n’ai pas saisi… : en quoi ? — En repdom : en République Dominicaine. — Ah, d’accord, d’accord… Alors, bon voyage !

L’instant d’après, une autre voisine sort de chez elle et salue sans s’arrêter. — Il faut que je file, dit-elle, je suis pressée : j’ai un rendez-vous entre midi et 12 heures. Je ne relève pas. Je me contente de noter poliment : — Ah oui, en effet il s’agit de ne pas le rater. Puis je lui souhaite une bonne journée.

On ne mesure pas assez, à mon sens, l’exigence des conversations de voisinage.

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