L’homme est d’humeur inquiète. La tranquillité n’est pas son état naturel. Il se pose des questions, il cherche à comprendre, il gratte, il creuse, il veut percer les mystères. Parfois il y parvient (partiellement), mais il en découvre d’autres, et sa quête est sans fin. Qui suis-je ? Qu’est-ce que le monde ? Quel sens a ma vie ? Quoi faire, et comment ? La science, la religion, la philosophie, aucune des réponses qu’il avance ne le satisfait complètement. Il voit bien qu’au fond il est dans le noir.
Ses questionnements et toutes les théories qu’il échafaude ne font, en quelque sorte, que polir quelque chose d’obscur. L’homme se frotte perpétuellement à son propre mystère, s’y confronte, tente d’en arracher quelques lueurs, mais il a beau l’interroger en tous sens, passer et repasser dessus, l’obscur résiste, subsiste. Qu’il le rape, le lime, le racle, le ponce, le ronge, l’érode, sous l’obscur, il trouve toujours de l’obscur.
Même s’il l’érode, l’homme reste confronté à sa finitude. Le procès est terminé depuis longtemps. La lumière à la fois vit au plus profond de lui-même et le dépasse complètement.