Notes sur une partition

Il m’arrive d’imaginer que nous sommes des notes de musique. Chacune essaie de se faire entendre. Nous pensons qu’être entendues est notre raison d’être, et c’est bien légitime puisque nous figurons sur la partition.

De loin cependant, le son que nous produisons collectivement est assez cacophonique. On a beau discerner de temps à autre une harmonie heureuse ou l’amorce d’une jolie mélodie, le fait est que le résultat n’est pas beau. Trop de notes : de dissonances, de désaccords. Tant de bruits inutiles et de choses à taire.

Si bien qu’en ce qui me concerne, plutôt que d’être un do ou un mi bémol, je me figure volontiers en silence. Loin d’ajouter au brouhaha du monde, je me vois creusant dans sa matière sonore, retirant, retranchant, pour la rendre plus audible. Sans silences, pas de vraie musique.

L’ambition ultime serait d’être une pause marquée d’un point d’orgue, mais je me contenterais déjà d’être un seizième de soupir.

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