Ils sont allongés côte à côte dans leur lit, et ils lisent. Elle, Jane Austen, lui Virginie Despentes.
Austen (Orgueil et préjugés) : « Je viens de recevoir une lettre de Jane avec des nouvelles épouvantables (…) La plus jeune de mes sœurs s’est enfuie – pour se livrer toute entière à… à M. Wickham. Ils ont quitté Brighton ensemble (…) Elle n’a pas d’argent, pas d’alliance, rien qui puisse le dissuader de… elle est perdue à jamais ! »
Despentes (Vernon Subutex tome 1) : « Kemar, dans son top ten intime des amants, il est facile troisième. (…) Il est gaulé comme un molosse, son truc n’est pas plus gros qu’un nem, il est vilain comme un vieux gnome, mais c’est le coup du siècle. Il baise tellement bien, on ne se souvient plus de ce qu’on faisait avec les autres. »
La littérature a évolué, en deux siècles. (Mais si, au fond, M. Wickham se prénommait Kemar ?)
NB : Ils ont convenu qu’ils échangeraient leurs livres quand ils les auraient terminés. Enfin, elle. Lui envisage plutôt de se lancer dans le Despentes tome 2.
À lire les extraits cités, on a réellement l’impression qu’il s’agit d’un exemple de dévaluation…
Quitter l’une pour retrouver l’autre… que du plaisir 🙂