Il y a cette phrase de Max Jacob que cite Claudine : « Descends, le ciel est en bas ». Je suis bien dâaccord : le ciel est en bas. Ici-bas. Lâenfer aussi, me dira-t-on, je n’en disconviens pas. Mais cela ne doit pas empĂȘcher de se concentrer sur le ciel.
Câest curieux que ce soit elle qui dise cette phrase. Il faut dire quâelle est grande et souple. Elle arrive Ă faire la jonction entre le ciel qui est aux cieux, divin, Ă©ternel, et celui de la Terre, qui sâoffre Ă nous pour peu quâon sache le voir et le recevoir. Pour moi qui suis raide et qui sens mon poids, le grand Ă©cart est hors de portĂ©e. Le ciel dâen haut mâĂ©chappe. Il ne me parle pas beaucoup, il ne mâattire pas spĂ©cialement. Nul besoin de me dire de descendre : je ne suis pas montĂ©. Je sais depuis toujours que mon ciel est en bas. Il est lĂ comme une fleur de joie sous les ronces.
Le maĂźtre-mot câest : dĂ©broussailler.