La foi et l’espérance

​De tous les articles et reportages sur Jean d’Ormesson qu’on a pu lire, voir ou entendre, surnage une phrase qui tourne doucement dans ma tête. Interrogé sur le fait de savoir s’il croyait en Dieu, il répondait de son air malicieux, en souriant et en haussant les sourcils, mais non sans une certaine gravité : — J’ignore si Dieu existe, mais j’aimerais bien. J’ai remplacé la foi par l’espérance.

Il rejoignait ainsi Marcel Proust, qui disait, paraît-il, que « l’espérance est un acte de foi ». Mais la foi est quelque chose de dur, de ferme, une certitude sur laquelle on construit sa vie ; et lorsque de grands saints ont été pris par le doute et plongés dans « les nuits de la foi », c’est le sol qui s’est dérobé sous leurs pieds. L’espérance est par nature beaucoup plus diffuse. Elle met du rose sur une interrogation. Elle est de la foi à l’état gazeux.

S’abonner
Notification pour
guest

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires