Gorgées de bière

​Chacun se souvient de La première gorgée de bière de Philippe Delerm et du succès que l’ouvrage rencontra. On en tronque habituellement le titre comme je viens de le faire. Le titre complet est : La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules, qui reprend la notion (ancienne) de taille des plaisirs, en introduisant l’idée de la bière comme mètre-étalon pour les comparer.

Le hasard de mes lectures a fait que j’ai découvert dans un livre fort réjouissant (L’humour du côté de chez Proust, d’Hippolyte Wouters, Éditions Glyphe) que Proust avait déjà, dans sa correspondance, opéré le même rapprochement. Faisant ainsi part de problèmes de bruit dans son immeuble, il écrivait à son ami Jacques Porel :
« Les voisins, dont me sépare la cloison, font l’amour tous les jours avec une frénésie dont je suis jaloux. Quand je pense que pour moi, cette sensation est plus faible que de boire un verre de bière fraîche, j’envie les gens qui peuvent pousser des cris tels que la première fois j’ai cru à un assassinat. »

À la décharge de Proust, si j’ose dire, on supposera que la bière dont il parle est bue un jour de chaleur, par grand soif.

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