Un dernier mot sur ma vie d’oiseau : qu’on n’aille pas croire que je la regrette. J’ai la chance d’avoir un tempérament qui ne me porte pas à l’amertume. Les années passent, les choses vont et viennent. La vie va, nous saisit, nous ballotte. Je vogue sur elle comme dans une barque. J’ai lâché ma guitare, je me penche par-dessus bord, je laisse trainer ma main dans le clapot. Le vent nous pousse, le temps me glisse entre les doigts. C’est une sensation agréable, jusque dans la mélancolie qu’elle suscite. Mais des regrets, non.
« Regrets, I had a few, but then again too few to mention » chantait Sinatra. Voilà quelque chose que je peux toujours fredonner. La barque, on sait où elle nous mène. Restent l’immensité de l’air, le balancement de la houle, l’amour vaste, le vol des albatros, quelques chansons de marins.
Prendre la mer ou prendre l’eau? Here is the question.