Je déjeune avec l’ami Béra. Nous sommes attablés devant deux solides tranches de terrine de canard et une bonne bouteille de Morgon. Sans que notre appétit en soit affecté le moins du monde, la conversation se pose un moment sur l’épidémie de coronavirus. Michel en suit le développement comme le lait sur le feu. Il faut dire qu’il est titulaire au CNAM de la chaire de modélisation des risques, et se trouve en contact avec quelques uns des meilleurs spécialistes de la question.
— Le pangolin, me dit-il. Tout part de là.
— Oui, j’ai lu ça.
— Eh bien ! C’est très mignon, comme animal. Tu devrais écrire la ballade des pangolins.
L’idée m’a amusé.
La ballade des Pangolins
Nous sommes les Pangolins
Longue queue et tête fine
Nos silhouettes trottinent
Par les plus discrets chemins
Quoiqu’en boule le matin
Nous vivons d’humeur badine
De Namibie jusqu’en Chine
Nous sommes les Pangolins
Hélas hélas quel chagrin
L’écaille de nos échines
Alimente en médecines
Marabouts et margoulins
De surcroît pas mal d’humains
Apprécient notre chair fine
En sauce ou bien en terrine
Aux oignons ou au cumin
Tout animal le sait bien
L’homme a la veine assassine
S’il vous veut pour sa cuisine
Vous n’y échapperez point
Mais le dieu des Pangolins
(Que son règne un jour culmine)
A glissé dans nos poitrines
Un talisman clandestin
Un virus assez vilain
Une vicieuse vermine
Une infernale machine
Qui fait tousser les coquins
C’est le coronamachin
Bien mieux qu’une carabine
Il dégomme et contamine
Qui ne nous veut pas du bien
Ainsi de Perse au Tonkin
La pandémie se dandine
Fallait pas chercher Mimine
Nous sommes les Pangolins
Bravo! Ceci étant dit, Roger Dumas (je crois) et Vladimir Cosma (ça c’est sûr) s’étaient déjà frottés à l’exercice avec les personnages de Bic et Bac, les pangolins des mondes engloutis. https://www.youtube.com/watch?v=u1fC38DNeTk
A 35 ans de distances, c’est assez beau de voir que les pangolins inspirent toujours un rythme ramassé et renversé.
Merci pour cette info, Charles-Marie, et cette découverte !