Faire et défaire

Il y a trois bons mois déjà que Claudine s’est remise à la tâche pour Chansons et Mots d’Amou. Après l’annulation du festival l’été dernier pour cause de covid, elle travaille assidûment sur l’édition 2021. En guise de mise en bouche, elle a conçu et organisé un ensemble d’événements (petits concerts, lectures, repas, exposition, rencontres) devant se dérouler au cours du printemps à Amou et dans les communes avoisinantes sur le thème de la cuisine, et regroupés sous l’appellation Mots et mets d’Amou.

L’idée est appétissante. Problème : le covid est toujours là, pour un temps indéterminé, avec un programme qui fait concurrence au nôtre et de virulents variants en tête d’affiche. Circonstance aggravante : en Chalosse la grippe aviaire sévit également, qui décime canards et poulets et achève de mettre à genoux la fragile économie de notre territoire rural.

L’ami Jean-Claude Barens (créateur du Festival de Marne, de Chantons sous les pins, actuel directeur du festival de Barjac) qui tente d’organiser lui aussi dans les semaines qui viennent une manifestation nommée L’émoi des mots dans une autre partie des Landes, a magnifiquement résumé la situation : « au vu du climat médiatico-sanitaire, on fait quoi ? Si ça REconfine, on va devoir défaire, découdre, détricoter, déconstruire, démonter, déplacer et quand ça DÉconfinera, on pourra refaire, recoudre, retricoter, reconstruire, remonter, replacer …nous sommes investis de la mission de Pénélope ».

De Pénélope, ou plutôt, je le crains, de Sisyphe. Car pour ce qui est de Pénélope, c’est délibérément qu’elle défaisait chaque nuit ce qu’elle avait tissé le jour.

 

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