Du sexe de l’âme sœur

Les mœurs évoluent. Ces dernières décennies l’homosexualité a cessé d’être considérée comme une anomalie, mais je lis ça et là que l’amour désormais se soucie peu du sexe de la personne aimée : on aime, voilà tout, un garçon peut aimer une fille ou un garçon, une fille peut aimer un garçon ou une fille, peu importe, l’âme n’a pas de sexe et l’âme-sœur non plus.

On aurait tort d’y voir une nouveauté : cela rappelle au contraire le mythe conté par Aristophane dans le Banquet de Platon. Il dit que les humains, à l’origine, étaient doubles : mâle-femelle, ou mâle-mâle, ou entièrement femelles, mais que s’étant rebellés contre les dieux, Zeus les avait coupés en deux. Depuis chaque moitié cherche sans le connaître son complément perdu. C’est cela l’amour.

On trouve des exemples de cette quête sans barrière à toutes les époques. Pour ne risquer aucune indiscrétion à l’égard de mes contemporains, je prends le mien au XVIIè siècle, en la personne d’Hortense Mancini, duchesse de Mazarin, nièce du Cardinal et l’une des plus belles femmes de son temps, dont Saint-Evremond disait : « Tout sexe pour Hortense a fourni des amants ».

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