Dix ans de blog. 2012 : mémoire de moineau

L’année 2012 n’a pas produit d’articles qui se placent très haut dans le classement des lectures. Les scores de ce millésime sont médiocres, et celui qui vient en tête est Mémoire de moineau, que j’ai eu l’occasion d’évoquer récemment.

Pour ceux qui comme moi ont une mémoire de moineau, je rappelle que tout-à-l’heure à 15 heures aura lieu au studio Hébertot à Paris une nouvelle représentation de La Fontaine / Brassens, et que deux autres sont encore à suivre, les 3 et 17 février.

Qu’on se le dise !

 

Mémoire de moineau

Tous les gens qui me connaissent croient que j’ai une excellente mémoire au motif que je connais par cœur quelques milliers de vers. Rien n’est plus faux. J’oublie tout : les livres que je lis, les films que je vois, les conversations auxquelles je participe. Aussitôt que celles-ci ou ceux-là sont terminés, il ne m’en reste quasiment rien. Je ne retiens que ce que je fais l’effort d’apprendre. Le reste glisse sur moi sans accrocher, « comme l’eau sur les plumes d’un canard ». Je n’ai donc pas une mémoire d’éléphant, j’ai au contraire une mémoire de moineau. L’immense majorité des événements, des sensations et des émotions que je vis se transforment, à peine passés, en une sorte de pâte mentale, qui s’engloutit dans un trou noir.

Cette faculté d’oubli, je considère que c’est une chance. J’ai plutôt l’esprit au présent. Ma tête n’est pas encombrée de détails comme de vieilles rancœurs ou d’anciens regrets. Elle est pleine d’espaces libres, dans lesquels peuvent se déployer mes songes, ma paresse, et la préméditation de mes prochains plaisirs.

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