La vie de musicien est parfois difficile, mais pas tout le temps. L’ami Patrick Gorce, qui court en ce moment le monde avec Tony Allen (d’Essaouira à Saint Petersbourg en passant par Athènes et Barcelone, rien que depuis quatre semaines), – mais qui m’a fait la joie de me rejoindre au New Morning la semaine dernière –, s’est aussi arrêté à Rome, début juin. Et plus précisément, à la Villa Médicis. On voit ci-dessus une photo de la chambrette qu’il y a occupée.
L’image ne montre pas la vue sublime sur les jardins et sur Rome qu’il avait de sa fenêtre. Elle montre en revanche un vénérable piano. Une petite plaque de bronze fixée sur l’instrument indique que c’est celui sur lequel Debussy a composé ses mélodies sur des poèmes de Baudelaire, de Verlaine et de Paul Bourget. C’est probablement sur le même piano que Liszt lui a joué sa transcription de l’Ave Maria de Schubert lorsqu’ils se rencontrèrent, en janvier 1887.
De ce que Patrick m’a raconté, j’ai compris que même pour un percussionniste, c’était émouvant de se retrouver dans le lit de Debussy, à côté de son piano.