Le ténébreux qui a tout lu « Sonnet. C’est un sonnet. » Ô rage, ô désespoir, ô vieillesse ennemie Voici le long de nous nos poings désassemblés Je suis le ténébreux, le veuf, l’inconsolé Et les muses de moi, comme étranges, s’enfuient La chair est triste, hélas, et j’ai lu tous les livres. Errant dans quelque coin […]
Collage I (Le ténébreux qui a tout lu) Lire la suite »
Claudine m’a offert le Journal de voyage* que Montaigne a tenu lorsqu’il s’est rendu en Italie en passant par la Picardie, la Lorraine, la Suisse et l’Allemagne en 1580 et 1581. Dès les premières pages on y trouve des considérations qui font étonnamment écho à certains débats contemporains. Ainsi sur le genre : Montaigne raconte
Du genre et du harcèlement au XVIè siècle Lire la suite »
L’année qui s’en va a été dure. D’abord annonce de rémission, puis apparition de métastases, douleurs permanentes, entrée dans l’essai clinique d’un nouveau médicament, journées d’hôpital, espoirs d’amélioration contrariés, fatigue intense, morphine en continu. Mais ma Claudine. Tant de volonté. Tant de courage. Tant de calme. Tant de détermination à se soigner. Tant de persévérance.
L’année qui s’en va Lire la suite »
« Je m’éveille le matin avec une joie secrète de voir la lumière : je vois la lumière avec une espèce de ravissement, et tout le reste du jour je suis content. » Montesquieu J’ai pris le métro hier matin et j’y ai vu, affichée à un bout du wagon, cette citation de Montesquieu. Je
Une espèce de ravissement Lire la suite »
Le faucon est con, le nandou est doux Les oursins sont sains, les ablettes blettes La cambrousse est rousse et la chouette est chouette L’artichaut est chaud, le mandchou est chou L’ingénue est nue et le rouble est trouble Le raifort est fort, le café est fait La poubelle est belle et le balai laid
Le faucon et le nandou Lire la suite »
Feu rouge feu vert. Le ciel est noir au-dessus du carrefour, et la pluie tombe à verse. Je porte une casquette, je me tiens stoïque sur le trottoir, et en quelques instants la baguette de pain que je viens d’acheter chez le boulanger a pris l’eau. Feu vert feu rouge. Pain croustillant pain mouillé :
Feu rouge feu vert Lire la suite »
La nuit, le sommeil lui échappe. Ce n’est souvent qu’au petit matin qu’elle s’endort, après s’être blottie dans mes bras. Je l’écoute dormir. Je ne bouge plus. Je ne connais pas de son plus mélodieux que celui de sa respiration profonde et lente, pas de sensation plus agréable que la chaleur de son corps apaisé
Je retrouve le texte d’une chanson qui date d’il y a une vingtaine d’années. L’humeur en est caustique, noire, grinçante. Je ne l’ai jamais chantée. Une amie m’a écrit un jour que j’avais la faculté de « filtrer les bruits du monde pour en savourer le nectar ». C’est justement ce que cette chanson ne
Un jour bien ordinaire Lire la suite »
Ma vie prend peu à peu les couleurs du crépuscule J’aimerais qu’il dure et qu’il soit beau Que le soir vienne sans arrogance Qu’il prenne par la main ce qui me reste de clarté Et danse avec elle Le temps de célébrer les noces roses et rayonnantes de la nuit et du jour Puis m’enveloppant
Paysage de bruine et de brume Paysage ouaté de bruits étouffés Bois fendu lumière incertaine Jour sans relief Ciel sans couleur Sentier sans horizon Marche sans hâte Ton chien court joyeux dans les fourrés Une buse s’envole Tu as de la boue sur tes bottes De la buée à ta fenêtre Et à ton âme
