Les nouveaux carnets

Certains caractères sont friands de questions, et s’en posent davantage que la plupart des gens. Comme tout le monde, ils se demandent : « Quel temps fera-t-il demain ? », ou « Et Dieu dans tout ça ? », mais ils se demandent aussi beaucoup d’autres choses, sans attendre de réponse, juste pour le plaisir délicat d’interpeller leur esprit, et de plonger […]

La scène se passe sur un des grands escalators de la gare Montparnasse. Un homme, qui doit approcher de la soixantaine, s’y engage, en tirant sa valise, dans le sens de la descente. Une femme fait de même, juste derrière lui. Brusquement elle se penche et lui pose un baiser fougueux dans le cou. –

Est-ce la pluie ? Les chemins boueux ? La flemme ? L’âge ? Toujours est-il que cet hiver, je n’ai presque pas couru. Pas d’envie, plus de flamme. La marche, ces temps-ci, s’accorde mieux à mes humeurs. Pourtant, courir apporte une formidable récompense : l’état de fatigue bienheureuse dans laquelle on se trouve après l’effort.

L’écriture est une question d’angle. Exprimer une idée, ou une sensation, sans sombrer dans la platitude ou passer à côté, est un exercice de finesse, un peu comparable à l’atterrissage d’un avion : il faut s’approcher du sujet avec la bonne incidence. Cela tient à trois fois rien. Un mot ou une formule un tant

Pour faire suite à mon article d’hier, il y a bien un cas où un médecin m’a défendu de jouer de la guitare. Pour un examen cardiologique, on m’avait enfilé un cathéter dans l’artère radiale; je devais donner un concert deux jours plus tard. Comme on m’avait mis un pansement très serré au poignet droit,

« Pour guérir les malades, le médecin les saigne; il leur défend de fumer des cigarettes et de jouer de la guitare.» Voici une phrase étrange, dont j’ai mis un moment à réaliser que j’étais l’auteur. Elle est sortie tout droit d’un vieux cahier d’écolier serré dans un classeur, alors que je vidais un placard. Lorsque je

Notre fils Romain s’envole aujourd’hui pour la Birmanie. Il a trouvé un travail dans un groupe de medias anglosaxon qui monte là-bas de nouvelles chaînes de télévision. L’aventure professionnelle qui l’attend est assez rare: il va superviser la production d’une douzaine d’émissions. Jamais il n’aurait eu une telle opportunité en France. On ne sait pas

En relisant un email (pardon: un courriel) que je viens d’envoyer, (et qu’il est donc trop tard pour corriger), je m’aperçois que je l’ai truffé, sans m’en rendre compte, d’exclamations ou de petites liaisons anglaises, comme “why not ? ” ou “by the way”. Pourquoi pas, à propos ? Je devais être ce matin, sans